Atelier de tannage artisanal de peaux de poissons au Eika de Qanono

Partage Facebook

Un savoir-faire traditionnel revisité pour répondre aux enjeux actuels

La semaine dernière, le Eika de Qanono, à Lifou, a accueilli un atelier de tannage artisanal de peaux de poissons, organisé par Conservation Internationale, en partenariat avec la Province des Îles Loyauté à travers sa Direction de la culture et sa Direction du développement économique.

Cette initiative s’inscrit dans le cadre du programme régional PROTEGE, qui œuvre pour la préservation de l’environnement et le développement durable des économies locales.

Pourquoi le tannage de la peau de poisson ?

Chaque année, près de 200 tonnes de peaux de poissons sont éliminées en Nouvelle-Calédonie par les seules pêcheries professionnelles.

Ces déchets représentent pourtant une ressource précieuse : transformés en cuir de poisson, ils peuvent être utilisés pour créer des produits de maroquinerie uniques (sacs, portefeuilles, bijoux).

L’objectif de ces ateliers est double :

  • Réduire le gaspillage lié à l’industrie de la pêche
  • Créer de la valeur ajoutée à partir de savoir-faire traditionnels.

Une formatrice d’exception : Janey Chang

L’atelier a été animé par Janey Chang, artiste et éducatrice canadienne, considérée comme l’une des rares spécialistes mondiales du tannage de la peau de poisson.

Passionnée par la transmission des pratiques ancestrales, elle accompagne les communautés autochtones du monde entier dans la redécouverte et la valorisation de ce savoir-faire.

Un apprentissage pas à pas

Durant plusieurs jours, les participants ont découvert toutes les étapes du processus :

  1. Préparation des peaux : dépeçage, grattage et nettoyage.
  2. Tannage naturel : utilisation de tanins issus de ressources locales (écorce, thé, huiles).
  3. Coloration : confection de teintures à base de colorants végétaux comme l’indigo ou l’hibiscus.
  4. Souplesse et façonnage : techniques d’adoucissement et de couture.
  5. Création finale : confection d’objets artisanaux (portefeuilles, sacs, boucles d’oreilles).

Chaque participant est reparti avec un objet confectionné de ses propres mains, ainsi qu’un savoir-faire qu’il pourra transmettre.

Des bénéfices culturels, économiques et environnementaux

Au-delà de l’apprentissage technique, cet atelier a permis de :

  • Encourager la créativité artisanale, avec des perspectives de micro-activités économiques locales.
  • Sensibiliser aux enjeux environnementaux, en valorisant les déchets de la pêche au lieu de les éliminer.

Une dynamique partenariale

Cet atelier illustre un partenariat déjà présent entre :

  • Conservation Internationale Nouvelle-Calédonie,
  • la Province des Îles Loyauté, via ses directions de la culture et du développement économique,
  • et les acteurs régionaux impliqués dans le programme PROTEGE.

En croisant innovation, savoirs traditionnels et durabilité, ces ateliers ouvrent de nouvelles perspectives pour nos populations.

Contact(s) associé(s)

Contacts

Direction de la Culture (DC)
Téléphone
(687) 45.52.14
Partage Facebook